« Where is the yoga » ?

J’ai passé une semaine assez merdique.

Au-delà du mauvais temps et d’une charge de travail un peu balèze, du genre qui te fait stresser pendant ton yoga du matin et réfléchir à interrompre ta séance pour te précipiter au bureau, renoncer à toute pause déj et rentrer avec un bon mal de crâne chez toi le soir, j’ai enchaîné les petits désagréments, des choses pas bien graves mais qui font paraître le quotidien pénible, telles que l’ascenseur en panne (toujours agréable quand tu rentres du travail avec un petit enfant de 13 kilos en poussette, un sac à main, un sac de yoga, deux sacs de course et un colis ) (et des courbatures) (même si on est au 1er étage), la serrure de notre entrée qui a rendu l’âme, un bocal de sucre de 4 kilos qui a fait une chute du placard pour atterrir pile sur mon orteil, dont l’os a été sauvé par mon ongle qui a absorbé le choc à sa place (je ne suis pas encore sûre qu’il s’en remettra, lui, je vais peut être passer quelques mois avec un ongle mort, ce qui m’angoisse pas mal) (même si je m’efforce de ne pas être superficielle, les ongles de pied moches, je trouve ça dégueu) (du coup je me tartine d’huile essentielle d’hélichryse italienne et MIRACLE, ça a l’air de fonctionner, mon ongle débleuit), mon gros bocal préféré (une mason jar que j’ai payée une fortune) dans lequel je trimballe mon porridge le matin qui s’est explosé par terre un jour où j’essayais de gravir l’unique étage qui mène à mon appart avec la poussette et tous les sacs en un seul voyage (mauvaise idée, la stratégie, c’est de monter la poussette avec l’enfant dedans, de laisser l’enfant gueuler seule sur le palier et de redescendre chercher les sacs), le relais colis qui t’assure qu’il n’a pas reçu ton colis pendant que l’expéditeur t’assure que ton colis est au relais-colis, la douche froide deux soirs de suite pour cause de mauvaise gestion du ballon d’eau chaude…

Rien de grave, donc. Mais des moments répétés de stress, d’inconfort, d’énervement, de tensions.

J’ai repensé à un cours d’Amanda, auquel j’avais assisté un jour de juillet. C’était un cours de Bhakti Flow, un yoga fondé sur les mantras, la dévotion, la méditation. Je n’en ai pas encore saisi toutes les subtilités (je n’ai fait que deux cours pour le moment), mais j’aime beaucoup ce concept, à chaque cours, Amanda choisit un thème, par exemple la gratitude, et nous rappelle tout au long de la pratique de revenir à ce thème, d’y ramener nos pensées, notre attention, etc. Bref ce jour là, elle a commencé par demander « Where is the yoga ?« . Et a parlé de tous ces moments du quotidien où on se sentait sous pression, énervé(e), de mauvaise humeur, et, clairement, pas du tout yogi. Et où on pouvait justement se sentir encore plus frustré(e), de se dire qu’on faisait tout ce yoga, toute cette méditation, pour devenir une personne meilleure, pour être plus zen, plus calme… et finalement se retrouver déserté(e) par cette zen attitude, cette bienveillance et juste péter les plombs au téléphone pendant sa journée de travail, ou quand la polenta de l’enfant termine entre les lattes du parquet.

Pas de solution magique, pas de « quick fix ». Le simple fait de se rendre compte qu’on va craquer et que ça n’en vaut pas la peine est un premier pas. Pendant ces moments-là, prendre le temps de respirer une fois ou deux, de retrouver son calme au lieu de hurler sur le pauvre enfant qui ne maîtrise pas sa cuillère ou le client/collègue/chef qui est tombé au mauvais moment (ou alors sur le Cher&Tendre qui rentre du travail et qui subit les foudres qu’on avait réussi à maintenir sous contrôle jusque là). Peut être même en rigoler, un peu. Essayer de retrouver la sensation de calme qu’on a pu ressentir pendant, ou après notre dernière séance de yoga. Se souvenir que le cinquantième chaturanga (des pompes, ni plus ni moins) était douloureux et désagréable, mais qu’on a tenu bon – avec sérénité – et qu’il s’agit finalement de transposer cette attitude dans la vie quotidienne. Le métro blindé (classique), le quasi malaise vagal pour un pauvre ongle noir (je suis une chochotte), la mason jar cassée (ma copine magique Elo m’en a offert 3 autres le lendemain), la botte de pluie trouée alors que c’est le déluge… c’est pas très grave, finalement.

Le moment dont on se souvient quand le quotidien parisien devient trop pénible
Le moment dont on se souvient quand le quotidien parisien devient trop pénible

Ramener les bienfaits du yoga dans les moments pénibles du quotidien, c’est à peu près l’objectif principal de la pratique. Les leggings rigolos (et hors de prix) et les équilibres, c’est du bonus.

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2 thoughts on “« Where is the yoga » ?

  1. * Petite pensée douce pour une yogi-maman-femme-amie formidable & magique – ongle noir inclus *

  2. Ah, que ces périodes sont difficiles, lorsqu’on a l’impression que les objets se retournent contre nous… c’est toujours en série et c’est dur pour les nerfs!
    J’ai eu une discussion à ce sujet avec ma cousine, prof de yoga en formation. Je lui demandais comment mettre en application ses principes yogi et la méditation tout en vivant dans une grande ville, avec un rythme de vie effréné… pour elle je me dis que c’est plus facile, petite ville de province, travail tranquille (quoique pas drôle), mais elle me soutient que c’est possible pour nous, malgré le bruit et le stress ambiant. On y croit 🙂
    Courage ma poule, j’espère que ce weekend est reposant et stress free !

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