Qu’est-ce qu’on mange ? #Mini Smooth, 1er épisode

La question de l’alimentation (omnivore, pesco-végétarienne, végétarienne ou végétalienne) des petits est la question qui alimente le plus les débats quand on est soi-même vegan.

Je me souviens que les questions ont commencé alors que j’étais enceinte d’à peine trois mois : « Mais tu vas lui donner de la viande ? ». « ET DU LAIT ? ».

Quoique je fasse, j’étais foutue : si je ne donnais pas de viande, de poisson ou de lait à mon enfant (notez que les oeufs, tout le monde s’en fout, un peu), j’étais une criminelle aux yeux des omnivores (toute ma famille et une grande partie de mes amis, donc), mais si j’en donnais j’étais une traître aux yeux des vegans (oui, j’exagère dans les deux cas de figure, c’est fait exprès hein).

Par ailleurs, une autre personne avait son mot à dire sur la question, à savoir le deuxième parent, celui-ci s’avérant être omnivore, même s’il ne consomme pas de viande à la maison.

Assez vite, il m’a donc fallu appréhender les choses de manière pragmatique.

La première question à s’être posée a été celle du lait maternisé. J’avais de beaux projets d’allaitement long, mais bon finalement au bout de 4 mois et demi, le besoin de dormir et de pouvoir sortir sans passer 2h au préalable avec ma pompe à seins s’est fait trop pressant (je reste convaincue que l’allaitement, c’est super et que l’allaitement long est plus bénéfique pour l’enfant, mais personne ne me fera avaler que c’est ce qu’il y a de plus simple pour la mère passés les 3-6 premiers mois).

J’ai assez spontanément choisi un lait à base de riz (Modilac) et ma fille a tout aussi spontanément très mal supporté ledit lait. Un bébé qui supporte mal un lait, c’est un bébé qui pleure, y compris la nuit, c’est l’absence de sommeil qui revient, ce sont les siestes impossibles après le repas… C’est le moment où tu ne vas pas sur Google pour faire une recherche extensive sur les laits végétaux adaptés aux bébés dotés d’un reflux gastro-oesophagiens, mais celui où tu appelles la pédiatre, qui t’envoie à la pharmacie acheter du Gallia anti-reflux. Toi, ton bébé qui chiale, ton déficit de sommeil et tes cernes vous rendez à la pharmacie pour acheter le lait magique. L’enfant ne pleure plus et dort, il n’est pas vegan mais c’est pas grave (ce n’est que 14 mois plus tard que j’ai appris qu’il existait un lait anti-reflux à base de riz – c’est à dire il y a deux semaines en fait – mais que celui-ci était hyper pénible à trouver – genre on le trouve dans deux magasins à Paris).

Arrive le moment de la diversification (c’est à dire qu’on va donner de la vraie nourriture qui se mâche à l’enfant, pas uniquement du lait), qui reste relativement simple au début, puisqu’il ne s’agit que de fruits et de légumes. Le bébé est naturellement végétarien (et même végétalien s’il est allaité ou nourri au lait maternisé de riz, d’amande ou de soja) jusqu’au moment (vers 6 mois actuellement en France) où la (ou le, mais c’est la chez moi) pédiatre va dire « Maintenant vous allez lui donner 10g de viande ou de poisson ou d’oeuf à midi ». (moment éventuellement délicat selon les médecins, avec la mienne ça n’a pas été particulièrement compliqué)

Je n’ai pas eu à réfléchir beaucoup : je ne me voyais absolument pas 1) Acheter de la viande / du poisson en conserve – c’est à dire en petit pot et encore moins 2) Acheter de la viande ou du poisson, les préparer et les découper. Evidemment, si le père de Mini Smooth avait eu envie de le faire, il aurait pu, mais il n’y tenait pas plus que ça non plus. Par contre, j’ai choisi d’introduire les oeufs, parce que selon ma pédiatre, l’introduction avant je ne sais plus quel âge (mais genre bébé quoi) (6-9 mois je crois) des allergènes tels que le gluten, les oeufs, etc limite les risques d’allergie, et je ne trouvais pas ça très sympa « d’imposer » le veganisme (ou du moins le régime sans oeufs) à vie de cette manière (genre « t’es allergique aux oeufs, peut être est-ce parce que j’ai choisi de ne jamais t’en donner, maintenant tu as 20 ans et aucune intention d’être vegan, mais les oeufs, c’est foutu, sache-le »). Je me suis dit que j’étais devenue vegan à 27 ans et que ma fille pouvait bien être végétarienne jusqu’à l’âge où elle serait en mesure de prendre des décisions et d’arrêter oeufs et produits laitiers.

C’est à peu près comme ça que le choix du végétarisme s’est fait. Sans réflexion de folie, finalement.

Avec une famille omnivore, la flexibilité s’impose toutefois. En tous cas, c’est mon ressenti : il faut choisir entre la flexibilité et la négociation (plus ou moins animée) régulière. Les grands-parents, les oncles et tantes, peut être même l’autre parent non vegan ont envie de faire goûter des choses au bébé. Peut être même qu’il veut lui-même goûter tout ce qu’il voit, sans différencier. J’ai choisi de ne pas faire un esclandre à chaque fois qu’une personne proche proposait à ma fille de goûter de la viande ou du poisson. Au final, c’est arrivé 5 ou 6 fois dans sa vie (elle a 19 mois), je ne considère pas que ça change grand chose qu’elle ait avalé 50g de produits carnés depuis sa naissance (ce qui représente la consommation hebdomadaire d’un bébé omnivore de 6-9 mois), mais par contre ça a évité bien des débats et difficultés.

Bref au final, tout ça se passait très bien, on faisait nos petites purées de légumes et nos compotes, on ajoutait des huiles végétales, des féculents, parfois quelques légumineuses, un morceau de fromage par ci par là et c’était super.

Puis Mini Smooth est entrée dans l’âge où elle a voulu manger seule et choisir ses aliments et les choses se sont passées de manière… moins aisée, on va dire.

Mais ça, ce sera le deuxième épisode.