Du laser et des nouveaux yeux pas myopes

Chose promise, chose due. Or j’avais promis à certaines de faire un compte-rendu détaillé de mon opération de la myopie, donc aujourd’hui, on ne parlera ni de manger, ni de beauté mais plutôt de comment claquer 2500€ pour se débarrasser de ses lentilles et/ou lunettes.

Donc déjà vous l’aurez compris, le plus gros point noir (haha, on parle un peu de beauté, quand même) de l’opération au laser, c’est son prix.

Mais reprenons depuis le début.

Avant l’opération

Je fais partie de la catégorie des gens tellement myopes qu’ils sont presque aveugles (comment ça, j’exagère ?) soit un joli score de -7,50 à un oeil et -5,50 à l’autre : nul besoin de préciser que mes lunettes, même avec verres amincis, étaient assez lourdes et me faisaient de tous petits yeux. Ceci dit ce n’était pas très grave parce que j’ai commencé à porter des lentilles à l’âge de 14 ans et je les ai mises, pendant 14 ans, tous les jours, de mon réveil à mon coucher. J’étais capable de retirer mes lentilles complètement saoule et dans le noir dans une tente de camping, j’avais pris l’habitude de gérer les vagues et le sable en été et en prime ma mutuelle me les remboursait à 100%. J’étais une lentille-girl épanouie, en somme.

Sauf que cet été, j’ai fait un nombre non négligeable de conjonctivites et autres irritations de l’oeil, comme ça, sans raison. Je me suis alors souvenue des mots de mon opthalmo, une dizaine d’année plus tôt, lorsqu’il m’expliquait que très peu de gens pouvaient porter des lentilles toute leur vie. Et là, j’ai vu avec panique arriver le moment où je devrais remettre des lunettes. Genre tout le temps, même pour le sport, même quand il pleut, même pour me maquiller (et comme le dit si bien Camille : Femme à lunettes, femme qui pour se maquiller se prend la tête). Si on ajoute à cette crainte l’éventualité d’un traitement au Roaccutane, dont l’un des possibles effets secondaires est une sécheresse oculaire entraînant l’impossibilité du port de lentilles, je me suis dit qu’il était temps de me faire opérer.

Donc je suis allée voir mon ophtalmo, qui m’a envoyée dans une clinique du 16ème arrondissement équipée de machines de compétitions qui décryptent ton oeil je ne sais comment.

Il en est ressorti, sans surprise, que j’étais myope comme une taupe et que je pouvais me faire opérer par Lasik (qui est le traitement le moins douloureux, le plus rapide et le plus onéreux). Cette visite m’a coûté la modique somme de 100€ (non remboursés car ne comptant pas comme une visite ophtalmo classique). Il était alors temps de penser à l’opération.

Petit bonus : l’interdiction de porter des lentilles dans les 15 jours précédant l’opération. Même quand je faisais du sport, même quand il pleuvait et même pour me maquiller (du coup, je me suis limitée à l’ombre paupière dorée parce que j’étais infoutue de faire autre chose, même le nez collé contre le miroir). Et j’avais plus hâte que jamais de passer sur le billard.

L’opération

Est ensuite arrivée l’opération, le moment qu’on attend tous, un peu. Je ne vais pas mentir : j’ai trouvé ça affreux.

J’avais tellement entendu que c’était « rien du tout », « hyper rapide », qu’on ne « sentait rien » que j’y suis allée les mains dans les poches, toute seule et en métro, hyper détendue. Ce n’est qu’au moment où on m’a scotché la tête à la table d’opération que j’ai commencé à paniquer et ai regretté d’avoir refusé le Lexomil qu’on m’avait proposé.

Donc en vrai, ce n’est pas si horrible que ça non plus, hein. C’est juste qu’à mon avis, il ne faut pas non plus y aller en se disant que c’est rien : ça ne fait pas mal, mais c’est quand même désagréable et flippant.

De manière concrète on te pose un écarteur de paupière (berk) sur l’oeil, ce qui donne la douce impression qu’il va sortir de son orbite. Encore une fois, zéro douleur, mais trop bizarre. Ensuite on te vide un mini flacon de gouttes anesthésiantes dans l’oeil en t’expliquant que normalement, une goutte suffit à anesthésier, et que donc avec le flacon, t’es quand même tranquille. Mais bon moi j’étais pas tranquille parce que j’avais peur de ne pas être anesthésiée quand même (comment être bien sûr qu’on est anesthésié de l’oeil, je vous le demande). A ce moment, le médecin (dans mon cas, mon ophtalmo) procède au « découpage du capot » (c’est le moment où les âmes sensibles ferment la page) : et en effet, on ne sent rien, ça dure 1 minute de chaque côté, on voit super méga flou en se redressant et une personne qu’on distingue vaguement nous prend par le bras pour nous accompagner dans la salle où on va faire la vraie opération. Là, l’ophtalmo m’a dit que j’avais fait le plus dur alors j’étais hyper contente parce que j’avais trouvé ça trop facile.

Et en fait, pas du tout.

Deuxième étape, la salle d’opération, la vraie. C’est là qu’on m’a scotché la tête à la table (tu me diras, ça rassure au moins sur le fait de ne pas bouger) et j’ai recommencé à avoir peur que les gouttes ne fassent plus effet (mais en fait, si, elles faisaient encore effet). C’est surtout là qu’on m’a dit 18 fois que surtout surtout SURTOUT il fallait bien regarder droit, ne pas bouger l’oeil, fixer la lumière rouge devant soi. Nan mais sérieux, j’ai payé 2500€, j’ai la tête accrochée à une table d’opération avec le capot de l’oeil découpé et vous me dites MAINTENANT que le succès du bordel ne dépend que de ma capacité à fixer un point rouge pendant de longues minutes sans cligner des yeux ? Angoisse totale et absolue.

Déjà que je n’arrive pas à fixer le point rouge sans cligner lors d’un simple contrôle chez l’ophtalmo, y parvenir avec des gouttes anesthésiantes plein les yeux (ce qui donne très envie de les fermer…), c’était mission impossible. D’autant que le point rouge bougeait dans tous les sens, était trouble, qu’il y avait un boucan d’enfer et que ça sentait le cochon brûlé. Et que oui, l’odeur provenait de ma cornée.

Bref, au final, ce moment divin a duré quelques minutes pour chaque oeil, m’a collé une migraine et une envie de chialer d’enfer mais n’a pas été douloureux. Ah oui. Et j’ai bougé (ce qui m’a valu une petite lentille de protection sur l’oeil pendant 24h et c’est TOUT, c’était bien la peine de me faire flipper comme ça).

Après l’opération

J’ai payé, je suis allée à la pharmacie acheter mes 18 litres de gouttes pour les yeux et j’ai pris le métro, les yeux mi-clos (je voyais flou et ça piquait) et avec mes lunettes de soleil.

De 18h à 22h30, je suis restée écroulée sur mon canapé, en ayant mal à la tête et les yeux fermés (pas de lecture, pas d’écran, pas de rien). Parfois je commençais à sentir que j’allais avoir mal alors je mettais quelques gouttes de l’anesthésiant dont on m’avait gracieusement refilé cinq flacons.

Quand j’ai ouvert les yeux pour aller me coucher, j’ai constaté que je voyais déjà bien. J’ai mis mes charmantes coques de protection, amoureusement scotchées sur mon visage par Cher&Tendre et au dodo.

Le lendemain matin : tadam ! Je voyais.

J’ai du mettre des gouttes antiseptiques, antibiotiques et anti-allergiques 2-3 fois par jour pendant une semaine, ainsi qu’une quantité absolument scandaleuse de larmes artificielles (entre 10 et 20 fois par jour).

larmes artificielles
Bilan d’une heure de travail sur ordinateur.

Petit bonus qu’on apprend uniquement après l’opération : interdiction de se laver le visage à l’eau ou de se maquiller les yeux pendant 15 jours. Et bien sûr, pas de sport pendant la même durée.

Un mois plus tard, je dois retourner voir mon ophtalmo pour la visite de contrôle, je vois très bien et j’ai parfois les yeux un peu secs (je mets des larmes artificielles une fois par jour, en général).

 J’ai aussi récupéré 1600€ entre ma mutuelle et mon (ex)boulot, ce qui revient à 1000€ à ma charge. Donc c’était cher, c’était désagréable, mais je vois super bien sans lentilles ni lunettes. Et ça, ça n’a pas de prix (mais ça a un coût, donc).

EDIT : Je suis désolée pour les commentaires fermés, je pense qu’il y a un bug de WordPress parce que j’ai regardé partout et qu’ils ne sont pas fermés, en vrai…

Du coup, vous pouvez commenter sur Hellocoton ou Twitter, ou m’envoyer des mails si vous avez des questions existentielles quant à l’opération !

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